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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 07:53

Après 5h de route des plus cauchemardesques car entre l’état déplorable de la route, la conduite lamentable du chauffeur et le bidou de Chat qui fait des siennes, autant vous dire que nous sommes très contents d’arriver à Phnom Penh, la capitale du Cambodge.

Surnommée «la perle de l’Asie du Sud-Est» à l’époque coloniale, elle est aujourd’hui la ville la plus importante du bassin du Mékong.

Nous profitons de ce passage dans la capitale pour en apprendre davantage sur la prise de pouvoir des Khmers rouges.

Le 17 avril 1975,  les Khmers rouges sont maitres de Phnom Penh puisque les responsables gouvernementaux se sont enfuit.

Dans un premier temps, le peuple les acclame puisque cela signifie la fin des hostilités connues sous le régime de Lon Nol.

Un évènement à peine imaginable va alors se produire: sous prétexte de bombardement américain imminent, en l’espace de 48h, les Khmers rouges procèdent à l’évacuation totale de Phnom Penh, soit environ 2,5 millions de personnes.

Ils sont déportés de force vers les campagnes, même les malades des hôpitaux se retrouvent sur la route!

Cet exode coutera la vie à des dizaines de milliers de déportés (on parle de 400 000  victimes), notamment les vieillards et les enfants en bas âge puisque les familles n’ont pas eu le temps d’emporter des provisions.

En quelques jours, cette capitale, considérée comme la plus belle d’Asie du Sud-Est, n’est plus qu’une ville fantôme, livrée aux rats et a une poignée de révolutionnaires qui saccagent tous les symboles de la société bourgeoise.

La banque d’Etat est dynamitée, les églises sont brulées, le contenu des magasins est déversé dans les rues…Il s’agit de l’aube d’une renaissance totale proclamée par les Khmers rouges.

Dans la foulée, toutes les villes du Cambodge sont évacuées: on ordonne à la population de gagner les rizières pour se mettre au travail dans le but d’assurer l’autosuffisance alimentaire du pays.

Durant sa déportation, la population est soigneusement triée en 3 catégories:

Les militaires sont conduits à l’écart pour être exécutés.

Les fonctionnaires et les intellectuels considérés comme suspects, sont envoyés dans des «villages spéciaux».

Le reste, classé sous l’appellation du «peuple», est prié de rejoindre son village natal et de se plier aux ordres pour gagner son riz quotidien.

Les conditions de travail sont proches de l’esclavagisme: les digues sont élevées à mains nues, les charrues sont tirées par des hommes, les horaires sont draconiens (10h à 14h de travail) et les repas limités au strict minimum, voire supprimés au cas où les quotas ne sont pas respectés.

Cloisonnés dans des campagnes dont ils n’ont pas l’habitude, en proie aux maladies, au soleil, à la faim, et aux travaux de force, les citadins sont condamnés!

Les Khmers rouges haïssent les signes d’intelligence donc toute personne non conforme à leur idéologie (les jeunes aux cheveux longs, le fait de connaitre une langue étrangère, etc…) sont exécutés.

Nous visitons le musée du crime génocidaire de Tuol Sleng, un ancien lycée qui devient d’avril 1975 à janvier 1979 la prison la plus terrifiante du Cambodge.

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Les Khmers rouges y enferment tous les opposants supposés au régime, pour n’importe quel motif, sans distinction d’âge: femmes, enfants et parfois même des familles entières (bébés compris).

Le simple fait de porter des lunettes ou de d'avoir un stylo en sa possession était suffisant pour être considéré comme intellectuel et donc «à exterminer».

Les gardiens avaient entre 10 et 15 ans, endoctrinés par leurs aînés et devenaient rapidement beaucoup plus cruels que les adultes.

Un des bâtiments servait pour les interrogatoires (entendez les tortures) où les prisonniers étaient attachés à des lits métalliques branchés sur le courant électrique.

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Ils utilisaient diverses méthodes de torture: fouet, étouffement, arrachage des dents et des seins, utilisation de scorpions, etc…

Un autre bâtiment est entièrement rempli de minuscules cellules individuelles en briques ou en bois.

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Cet endroit est très oppressant.

Près de 15 000 personnes y passent, subissant les pires tortures avant d’être achevées dans le d’extermination de Choeung Ek.

Il se trouve à 15km au sud-ouest de Phnom Penh et a été exploité pendant 3 ans par les Khmers rouges.

C’est donc ici qu’étaient amenés les prisonniers de Tuol Sleng pour être liquidés.

Pour économiser les cartouches, les bourreaux fracassent les têtes des condamnés à coups de crosse.

Les corps étaient jetés dans 129 fosses communes.

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Environ 80 de ces charniers ont été mis au jour, permettant ainsi de retrouver les ossements de 8985 personnes, soit la moitié du nombre de victimes estimé.

Un mémorial en forme de stupa a été construit sur le site en 1988.

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On y voit les milliers de cranes entassés sur des étagères avec, en dessous, un tas de guenilles.

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Poignant!

De retour sur Phnom Penh, nous visitons le marché central qui se trouve sous un gigantesque hall jaune et le marché russe.

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Au détour d’une rue, rencontre avec une de ces nombreuses poubelles de rue faites en pneu.

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Le lendemain, nous nous rendons à Wat Phnom, situé au sommet d’une mini colline entourée d’arbres et peuplée de petits singes.

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Nous déambulons dans cette jolie ville sous une chaleur torride et apprécions la beauté des différents temples.P1130497

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Voici quelques photos qui caractérisent l’Asian Touch avant de vous retrouver pour la suite de nos aventures.

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commentaires

C
Capitale de Cambodge, Phnom Penh est la plus grande ville de ce pays asiatique. Il s’agit d’une charmante ville, très relaxante et très riche en culture et en civilisation. C’est la porte d’entrée du pays pour respirer le mélange exotique de l’ambiance asiatique et française. C'est vraiment une ville où on peut commencer notre récit en Cambodge.
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A
<br /> <br /> terrible le régime de kmers rouges, comment l'être humain peut arriver à faire subir ce genre de chose à ces congénéres?j'en frissonne.brrrr.<br /> <br /> <br /> Les temples sont toujours aussi jolis! :)<br /> <br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> bouh, horrible l'époque des Kmers, dans votre récit je ressentais aussi de l'oppression et je faisais des grimaces.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> incroyable ce qu'il arrivent à transporter en un seul voyage.<br /> <br /> <br /> bisous d'isabelle<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> effectivement le régime du dictateur POL POT a laissé des traces indélébiles sur le peuple cambodgien.<br /> <br /> <br /> heureusement qu'ils ont à présent une vie meilleure.<br /> <br /> <br /> en tous cas ,bien votre bref commentaire sur cette période.<br /> <br /> <br /> bisous bisous de nous 2<br /> <br /> <br /> P&D<br /> <br /> <br /> <br />
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