Salut à tous,
Pour ce trajet, de Cartagena à Panama City, il n’existe pas de route et il faudrait traverser le Darien, jungle qui est plus ou moins (plus que moins d’ailleurs!) la propriété des narcotrafiquants. Nous avons le choix entre une croisière de 5 jours en passant par l’archipel des San Blas pour la modique somme de 400$ par personne…
Ou alors de prendre un bus, un pick-up aménagé, passer une nuit dans un hôtel sordide, prendre un bateau, puis un autre bateau, et enfin prendre un avion pour la somme astronomique de 170$ par personne.
D’après vous, quel a été notre choix?
Suspense…
Voici donc le récit de notre incroyable périple à la Indiana Jones.
Dimanche 25 avril 2010
5h du mat’, nous sommes en train de préparer nos sacs pour aller au terminal de bus de Cartagena car nous devons nous rendre à Turbo.
A peine arrivés au terminal, nous sommes déjà dans un bus en direction de Montería car il n’y a pas de direct pour Turbo.
Notre bus est tout confort, il y a la clim’, de l’espace et la route est correcte.
5h plus tard, on nous «jette» du bus et on récupère nos sacs sur le bord du trottoir puis nous entrons dans le terminal de Montería pour continuer notre route.
On nous propose pour le même prix, 7h de bus ou 4h de pick-up aménagé…Nous prenons le pick-up.
C’est sans savoir que nos places se situent dans la benne du pick-up…pas le choix, on a payé, nous voila donc en train d’escalader le pneu arrière pour se glisser sur la planche matelassée qui fait office de banquette.
La première heure se passe bien, on trace la route cheveux au vent, poussière aux dents mais les trois heures suivantes sont un calvaire car le bitume à été remplacé par de gros nids de poule sur un chemin de terre. La vitesse étant fortement réduite, la chaleur devient étouffante.
Nous arrivons enfin à Turbo et quittons notre shaker les fesses en compote, les genoux explosés, et cerise sur le gâteau, nous et nos sacs sommes recouverts de poussière!
Nous nous dirigeons vers un hôtel conseillé par notre voisin de banquette, d’apparence correcte mais seulement d’apparence.
Nous prenons notre douche, allons acheter deux trois bricoles à manger et retournons dans notre piaule car le trajet nous a bien fatigué.
Nous nous mettons au lit, regardons un film et une demi-heure plus tard, une planche faisant office de latte s’écroule sans raison mais étant située à nos pieds, on se dit que ce n’est pas grave.
Un peu plus tard, une autre planche s’écroule puis encore une autre. Chat décide de les remettre et doit pour cela soulever le matelas…Horreur, une colonie de cafards occupe les lieux, ce qui ne plait pas du tout à Mapuce.
La fatigue, la chambre qui pue le moisi tout comme les oreillers, l’odeur nauséabonde de vase du port, et maintenant le lit en miettes et les cafards nous font littéralement péter une capsule. Nous décidons d’aller nous plaindre à la réception pour changer de chambre mais tout est complet. Les cafards n’ont pas le même effet sur nous que sur la famille Beetlejuice qui rigole bien de notre dégoût de ces sales bestioles.
Ils remettent les planches tandis que les cafards partent dans tous les sens et courent sur notre matelas. On en écrase quelques-uns mais la colonie est inépuisable et se remet tranquillement à sa place sous notre matelas. Nous sommes donc condamnés à tenter de dormir tout en sachant que nous sommes cernés.
Lundi 26 avril 2010
Apres une nuit horrible, comme vous pouvez l’imaginer, nous nous levons à 6h sans difficulté pour aller acheter nos places dans le bateau pour Capurgana, dernier village avant le Panama.
Il est 9h, nous embarquons à bord de notre bateau (enfin plutôt une grande barque d’une vingtaine de places) équipé de deux moteurs de 250CV. Une fois sortis du port, nous filons à pleine balle avec l’impression de survoler l’eau. Ce n’est qu’une impression car à chaque vague, nous nous prenons des rafales de flotte dans la gueule.
3h plus tard nous arrivons à Capurgana, trempés et les fesses bousillées et nous nous rendons à l’immigration mais le bureau est fermé alors qu’il n’y a qu’un seul bateau par jour qui arrive toujours à la même heure.
Nous attendons pendant 3h l’ouverture de ce foutu bureau donc nous en profitons pour nous balader dans Capurgana, très joli d’ailleurs.
Ensuite, nous prenons un autre bateau pour nous rendre au Panama, à Puerto Obaldia.
Petit contrôle des douanes Panaméennes puis nous allons réserver nos places dans l’avion du lendemain en direction de Panama City.
Puerto Obaldia est un micro-village ou il n’y a absolument rien à faire, à boire, à manger.
Petite rencontre avec deux Panaméennes qui recherchent des crabes pour la sopa!
Après avoir «visité» le village, nous allons voir la piste d’atterrissage.
En discutant avec les locaux, ils nous apprennent que la piste est toute neuve (4 mois) et nous montrent l’ancienne piste…
Les boules, nous sommes vraiment contents de ne pas avoir 5 mois d’avance sur notre voyage.
Mardi 27 avril 2010
Il est 7h et après une bonne nuit sous moustiquaire, nous filons prendre notre douche dans notre salle de bain «tout confort».
Nous nous rendons à 8h au «check-in» pour enregistrer nos bagages mais ils ne seront pris en compte que 2h plus tard. Et oui, deux vols de 20 passagers à gérer c’est trop compliqué.
Nous refusons le service payant d’acheminement des bagages en brouette vers la piste et nous portons nous-mêmes nos sacs. Très utile de les avoir fouillés…
On nous prévient que l’avion à «un peu» de retard et on nous propose de passer en «salle de pré-embarquement».
Pour notre déjeuner, un petit TUC? (un fake bien sur!).
1h, 2h, 3h, 4h, 5h, 6h voici enfin notre avion qui atterrit.
5 minutes plus tard, nous sommes dans les airs à découvrir de splendides paysages.
Nous découvrons Panama City vue du ciel et passons à coté de gigantesques gratte-ciels, la vue est magnifique.
Nous descendons de l’avion après 45 minutes de vol et passons 2h à attendre nos passeports qui sont vérifiés par Interpol et répondons aux questions inutiles de l’immigration:
Nom, adresse et téléphone des parents, notre numéro de téléphone, lieu et adresse de notre employeur, la somme que nous avons en cash, nos cartes bancaires, notre date de retour, etc...Bref: CHIANT, surtout après 3 jours fatiguants mais tellement fun. Si c’était à refaire, on ne changerait rien mise à part l’hôtel de la première nuit!
Nous prenons un taxi pour le centre ville et cherchons une auberge, la suite au prochain épisode mais ca y est nous sommes à Panama City!